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Présentation du projet de restauration du marais de Chautagne

Le marais de Chautagne a subi un profond assèchement et un abaissement de la nappe d’accompagnement, suite à la quasi disparition des crues du Rhône et à la mise en place d’un important réseau de drains pour l’exploitation de vastes surfaces sylvicoles et agricoles. Conséquences de ces modifications d’alimentation en eau, le sol tourbeux se minéralise et se tasse, les espèces envahissantes (bourdaine, solidage) se développent et les milieux naturels se banalisent, entrainant la disparition des espèces floristiques et faunistiques remarquables.


Le projet de restauration de la parcelle D705, exploitée pendant 35 ans en maïsiculture, dans le secteur central de la partie tourbeuse de la zone humide de Chautagne, a pour double objectif de :

  • Retrouver un fonctionnement optimal de la zone humide, d’un point de vue hydraulique et écologique ;

  • Mettre en place une valorisation agroenvironnementale compatible avec la nature et le degré d’humidité du sol.

La phase d’études préalables et de concertation réalisée à partir de 2016 a permis :


  • La réalisation d’un état des lieux complet de la parcelle (données physiques, pédologiques, hydrologiques, floristiques et faunistiques) ;

  • L’expérimentation de techniques de restauration hydraulique et de renaturation par le semis de graines locales ;

  • Le recueil des attentes locales et l’appui d’experts scientifiques internationaux lors du colloque organisé les 15 et 16 mai 2016 autour de la thématique de la restauration des tourbières de plaine.


État actuel de la parcelle



> Principes retenus de la restauration


  • Effacer l’effet du réseau de drainage au sein de la parcelle, en favorisant la mise en place de niveaux de saturation en eau du sol diversifiés à l’échelle de la parcelle (de secteurs aquatiques en eau permanente jusqu’aux secteurs restant à leur cote altimétrique actuelle).

  • Adapter les sections d’écoulement ou la hauteur du fil d’eau dans les drains ceinturant la parcelle, classés cours d’eau mais jouant un rôle drainant de par leur profondeur.

  • Installer un couvert végétal adapté aux conditions d’hydromophie du sol restauré pour restituer, à terme, une prairie humide permanente à la commune de Chindrieux, en combinant le semis de graines locales et de mélanges grainiers adaptés. Une vigilance particulière sera apportée quant à la présence d’espèces invasives et/ou envahissantes.

  • Intégrer et proposer une mosaïque de milieux naturels favorables à la diversification de l’accueil des espèces (prairie, bosquets et milieux aquatiques en tenant compte de la problématique « moustiques »).

  • Intégrer l’approche paysagère et de découverte à différentes échelles : vue d’ensemble depuis la parcelle et en prenant de la hauteur depuis les points de vue alentours, perspective d’un circuit de découverte.


> Le projet


La parcelle est sectorisée en 8 plateformes :

  • Deux plateformes (figuré orange, d’après le schéma de principe ci-dessous) pour lesquelles les fossés de drainage sont comblés jusqu’à l’altitude du terrain actuel.

  • Trois plateformes (figuré beige, d’après le schéma de principe ci-dessous) où la couche supérieure (à dominante argileuse) est enlevée pour remettre en surface l’horizon tourbeux. Un décaissement d'environ 15 cm de profondeur est réalisé sur ces plateformes, de sorte à produire le volume de matériaux nécessaire au comblement des fossés au sein même de ces plateformes mais également à celui des fossés situés dans les autres zones de terrassement.

  • Trois plateformes (figuré marron, d'après le schéma de principe ci-dessous) où les terrassements sont réalisés de sorte à obtenir un gradient altimétrique de liaison entre les autres plateformes.

  • Afin de maintenir les habitats aquatiques, quatre zones d’une superficie totale d'environ 2,8 ha sont surcreusées (jusqu'à 1,3 m de profondeur) pour constituer des milieux aquatiques permanents de qualité, avec des haut fonds et des berges en pente douce. La profondeur de décaissement a été définie en relation avec les profondeurs maximales de la nappe (enregistrées par le dispositif de suivi mis en place en 2016).


Le volume total de matériaux terrassés estimé est de l’ordre de 46 000 m3 en déblais et 43 000 m3 en remblais. L’écart de volume est lié à l’effet du foisonnement lors du transfert des matériaux, ainsi que de l’incertitude sur l’altitude des fonds de fossés à combler au regard de leur recouvrement par des dépôts fins peu cohérents (vase).


Deux méthodes sont également utilisées pour améliorer la hauteur de la lame d’eau dans les drains de ceinture, en remobilisant les matériaux et en conservant l’équilibre déblais / remblais (1 500 m3) :

  • Le reprofilage des sections d’écoulement à l’est et à l’ouest de la parcelle pour adoucir les berges et rehausser le fond du lit avec les matériaux décaissés.

  • La réduction et le rehaussement de la section d’écoulement à l’extrémité ouest du drain sud permettant de rehausser le fil d’eau dans l’ensemble de la section.


Ensemble du projet de restauration





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